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Bravo ! Tu as su reconstituer Bleu I !
Joan Miró (Barcelone, 1893 - Palma de Majorque,1983), Bleu II. Huile sur toile, Dimensions : 270 x 355 cm Paris, Centre Pompidou, MNAM-CCI, don de la Menil Foundation en mémoire de Jean de Menil, 1984. © Successió Miró / Adagp, Paris 2018. Photo: © Centre Pompidou, MNAM-CCI, dist. Rmn-Grand Palais / Philippe Migeat.
Bleu II fait partie d’une série de trois très grands tableaux (2m70 par 3m55) : Bleu I, Bleu II et Bleu III. Ce format était important pour Miró, car il pouvait être vu par un grand nombre de personnes à la fois, contrairement à la peinture de chevalet qui, par son petit format, ne peut être regardée que par quelques personnes initiées.
De ces trois tableaux, Miró dit : « …J’ai mis beaucoup de temps à les faire. Pas à les peindre, mais à les méditer. »
Il a d’abord fait des croquis et les a médités. Puis, il a « d’abord peint les fonds, tout bleu » en prenant beaucoup de temps pour les parfaire. Il a mis trois mois à les peindre.
Pourquoi le bleu ? Encore un rappel de ces origines catalanes : le bleu des maisons des villages catalans, clair et légèrement violacé, comme le bleu du ciel.
Ce bleu rappelle aussi l’intérieur de la maison catalane, un lieu privé où naissent les rêves. Pour le Catalan, le bleu représente le droit d’imaginer, de rêver.
Miró inscrit, en 1925, sur un de ses tableaux où il peignit une tache bleue : « Ceci est la couleur de mes rêves ».
Mais pour Miró, le bleu est aussi la couleur partagée par tous les peuples, à la fois sacrée et cosmique. Il offre alors un paysage spirituel, de vide et de calme.
Les signes sont pour lui comme des constellations et des traces de la pensée peintes dans un geste contrôlé.
Miró lui-même explique: « par les quelques lignes tellement économes que j’y inscris, j’ai cherché à donner au geste une qualité si individuelle qu’il en devienne presque anonyme et qu’il accède ainsi à l’universel de l’acte ».